Finance comportementale

Bonjour, bienvenue dans votre newsletter !
Au menu cette semaine :
📈 BAM garde la main sur les taux et prédit une croissance tonique,
📊 Les TPE marocaines bientôt sous haute protection financière,
🏗️ Le BTP bétonne son redressement entre ciment et crédits,
🚧 Les autoroutes deviennent plus sûres, sans freiner le trafic,
⚠️ La Banque mondiale alerte : pauvreté et conflits font (toujours) mauvais ménage,
🌐 Chine et USA lèvent le pied sur la guerre commerciale,
🏦 La Fed veut desserrer l’étau autour des banques,
📉 Et la BCE voit l’inflation dans le rétro.
🔍 Dans notre section À la loupe, zoom sur la finance comportementale : quand nos investissements obéissent plus à nos biais qu’à la rationalité. Un petit tour dans notre cerveau… avant de plonger dans les marchés.
📩 Bonne lecture et à la semaine prochaine pour un nouveau numéro !
Temps de lecture : 8 min
Evolution des marchés
Maroc
Valeur
YTD

MASI
18 474,97
+25,06%

MONIA
2,226%
-10,92%

OPCVM ACTIONS
72,91
+23,38%

OPCVM DIVERSIFIÉS
98,45
+12,02%

OPCVM MONÉTAIRES
111,44
+1,33%

OPCVM OCT
122,05
+1,68%

OPCVM OMLT
369,41
+4,21%

USD/MAD
9,0150
-11,08%

EUR/MAD
10,558
+1,50%
International
Valeur
YTD

S&P 500
6 183,2
+5,27%

NASDAQ 100
22 571,46
+7,74%

DOW 30
43 865,50
+3,49%

DAX
24 007,22
+20,02%

FTSE 100
8 797,2
+7,01%

CAC 40
7 557,310
+2,21%

NIKKEI 225
40 150,79
+2,15%

BITCOIN
107 032
+13,54%
Actualités
Maroc
📈 BAM garde le cap : taux stable, croissance musclée à l’horizon. Pas de changement du côté de Bank Al-Maghrib : le taux directeur reste à 2,25 %, jugé adapté pour soutenir la reprise. Selon les prévisions dévoilées mardi, la croissance bondirait à 4,6 % en 2025, avec une inflation contenue à 1 %. Exports en hausse, réserves solides, déficit maîtrisé… BAM reste zen, chiffres à l’appui.
📊 TPE : une charte sur mesure en gestation. 88 % du tissu économique marocain est concerné : une charte dédiée aux TPE est en cours de finalisation, selon Abdellatif Jouahri. Objectif : muscler le nouveau programme de financement lancé en mars 2025, avec une structure de suivi à la clé.
🏗️ Ciment, crédits et croissance : le BTP tient la barre haute. La note conjoncturelle de la DEPF (juin 2025) confirme : le BTP ne ralentit pas. Les ventes de ciment ont bondi de 16,4 % au T2, avec des hausses marquées dans le béton (+22,4 %) et le préfabriqué (+18,6 %). Côté financement, les crédits immobiliers progressent de 3,3 %, leur meilleure performance depuis 2022. Bref, les fondations du secteur restent solides, et ça bâtit fort.
🚧 Sécurité sur autoroute : la mortalité divisée par deux, et ce n’est pas un hasard ! Entre 2015 et 2024, le taux de mortalité sur les autoroutes a chuté de 50 %, passant de 3,42 à 1,71 décès pour 100 millions de km parcourus, selon Nizar Baraka. Une baisse significative, malgré un trafic en hausse constante (+4,25 %/an). La recette ? Une stratégie ciblée de sécurité routière et un investissement de 3 Mds DH/an pour l’entretien du réseau.
International
⚠️ Pauvreté et conflits : le cocktail qui mine 60 % des plus démunis. La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme : près de 60 % des personnes en extrême pauvreté vivent dans 39 pays en conflit, majoritairement africains. Leur PIB/hab. recule de 1,8 % par an depuis 2020. Sans paix, 435 millions pourraient survivre avec moins de 3 $/jour d’ici 2030. Pourtant, des ressources critiques pourraient être un levier… si la stabilité s’invite.
🌐 Chine-USA : la guerre commerciale se met en pause. La Chine et les États-Unis ont acté un dégel commercial à Londres les 9 et 10 juin, levant mutuellement certaines restrictions. Pékin accélère l’approbation d’exportations américaines, tandis que Washington assouplit son arsenal. Selon le ministère chinois du Commerce, les deux géants veulent restaurer la confiance.
🏦 La Fed relâche la vis sur les banques. La Réserve fédérale américaine veut alléger le « ratio de levier » imposé aux grandes banques depuis la crise de 2008. Objectif : libérer leur capacité d’achat sur les marchés obligataires et faire baisser les taux. Powell justifie ce revirement par la montée des actifs « sûrs » dans les bilans bancaires. La Fed ouvre 60 jours de consultation publique.
📉 BCE : Objectif inflation à portée de taux. L’inflation retombée à 1,9 % en mai place la BCE sur la voie royale pour atteindre sa cible des 2 %, selon son vice-président Luis de Guindos. Après huit baisses de taux en un an, l’institution lève le pied, Christine Lagarde évoquant une probable pause. Les marchés tablent sur une dernière baisse d’ici décembre… sauf si les tensions commerciales ravivent les braises.
A la loupe
🧠 Gestion d’actifs : quand les décisions ne sont pas si rationnelles
Ce que la finance comportementale nous apprend sur nous-mêmes
Et si la plus grande zone d’ombre dans la gestion d’actifs n’était pas le marché… mais notre propre cerveau ?
Pendant longtemps, on a supposé que l’investisseur était rationnel, que les marchés étaient efficients, et que tout s’expliquait par des modèles rationnels.
Mais en pratique, nos émotions, nos biais cognitifs et nos jugements rapides influencent profondément nos décisions d’investissement. C’est là que la finance comportementale entre en jeu.
📊 La prise de décision d’investissement : un processus… pas si mécanique
La prise de décision d’investissement, qu’elle soit pour votre propre portefeuille ou celui de clients, consiste à choisir comment et où allouer votre argent, en fonction d’objectifs financiers et du risque à accepter.
C’est le cœur de toute gestion d’actifs — pour compte propre ou pour compte de tiers.
Et pourtant, ce processus est rarement neutre. Il est profondément influencé par le facteur humain : nos émotions, nos heuristiques, notre aversion aux pertes, etc.
⚠️ Ce que la théorie classique n’avait pas vu venir
Le paradigme néoclassique repose sur principalement sur les deux piliers :
– Les marchés sont efficients
– Les investisseurs sont rationnels
Mais de nombreuses études empiriques ont mis en lumière des anomalies persistantes :
– Effets de calendrier (effet janvier, week-end, taille)
– Volatilité excessive des prix
– Réactions émotionnelles aux événements (sous ou sur-réaction)
– Comportements mimétiques ou inertiels
Ces éléments remettent en question l’idée d’un investisseur rationnel optimisant ses choix avec froideur.
🔄 Le virage comportemental : l’humain au centre
Dans les années 1990, un nouveau paradigme émerge : la finance comportementale. Elle intègre deux constats clés :
– L’investisseur est un être humain intelligent certes mais aussi enclin à des biais cognitifs et émotionnels
– Certains mécanismes de marché ne corrigent pas les erreurs rapidement
Deux piliers de ce courant, selon Barberis et Thaler (2003), Ritter (2003) et Shleifer et Summers (1990) :
– La psychologie de l’investisseur,
– Les limites à l’arbitrage : il n’est pas toujours possible de tirer profit des erreurs du marché
Les travaux fondateurs de Tversky et Kahneman ont été déterminants. Leurs travaux ont permis :
– D’introduire des heuristiques telles que la représentativité, la disponibilité et l’ancrage pour expliquer le jugement dans un univers incertain.
– De développer la théorie des perspectives, qui est une alternative à la théorie de l’utilité espérée, mettant en évidence la manière différente dont les individus évaluent les gains et les pertes.
🧠 Investir avec lucidité : comment éviter les pièges de vos propres biais
Nos décisions financières sont souvent influencées par des émotions ou des raccourcis mentaux. Mais bonne nouvelle : on peut apprendre à les reconnaître… et à les contourner.
Réflexes pour garder la tête froide :
– Fixez un cadre clair : Objectifs, horizon d’investissement, règles simples… et discipline.
– Automatisez vos garde-fous : Ordres stop-loss, seuils de rebalancement ou délai de réflexion avant d’agir et de prendre des décisions importantes.
– Confrontez vos intuitions : Cherchez activement des avis contraires, discutez avec d’autres investisseurs, notez vos décisions dans un journal.
– Adoptez une vision long terme : Plus l’horizon est court, plus le stress domine. Voir loin, c’est mieux gérer la volatilité… et vos émotions.
Certes, vous n’allez pas supprimer vos biais, mais vous pouvez les apprivoiser. Et construire une stratégie moins encline à votre psychologie.
🇲🇦 Et chez nous ?
Les études au Maroc confirment que néophytes et professionnels sont concernés.
Etudes portant sur les professionnels : Mzioud (2022), Hadbaa et Boutti (2019) et Bachisse et Hassainate (2018)
Etudes portant sur les investisseurs individuels : Lebdaoui, Chetioui et Guechi (2021) et Bourezk, Acha et Barka (2020)
En clair : la rationalité absolue est un mythe, même pour les investisseurs expérimentés.
📢 Conclusion, La prise de décision d’investissement implique des jugements humains, influencés par des émotions, des perceptions et des biais.
Comprendre ces mécanismes, c’est investir mieux — et éviter les pièges que nous tend notre propre cerveau.
💬 Et vous, êtes-vous sûr que votre dernière décision d’investissement était 100 % rationnelle ?

Quiz
1️⃣ Qu’est-ce qu’un biais cognitif en finance comportementale ?
a) Une stratégie d’investissement automatisée
b) Une tendance psychologique qui influence nos décisions de manière inconsciente
c) Une technique d’optimisation des portefeuilles
2️⃣ Quel effet peut illustrer un comportement mimétique sur les marchés ?
a) Acheter une action parce qu’elle est sous-évaluée
b) Vendre une action uniquement parce que tout le monde le fait
c) Vendre une action uniquement parce que tout le monde le fait
3️⃣ Selon la théorie des perspectives de Kahneman et Tversky, comment les investisseurs perçoivent-ils généralement les pertes par rapport aux gains ?
a) Ils évaluent pertes et gains de manière équilibrée
b) Ils surestiment les gains et sous-estiment les pertes
c) Ils ressentent les pertes comme plus douloureuses que la joie des gains
Réponses
Découvrez les réponses en cliquant ci-dessous