Rationalité

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Au menu cette semaine :
📉 Retraites : le déficit joue les prolongations, réforme en vue,
📈 Croissance : le HCP prévoit un T3 en forme… si l’orage tarifaire n’éclate pas,
💼 Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement passe à l’action avec 19 milliards,
🌍 Tourisme : records, soleil, et visiteurs au rendez-vous,
🧨 Trump rallume la mèche douanière,
🚀 La SEC embrasse les crypto-ETFs,
📉 La BCE calme les ardeurs de baisse,
🚨 Et l’ESMA recadre les licences express à Malte.
🔍 Dans notre section À la loupe : entre modèles économiques et réalité cognitive, zoom sur la rationalité limitée. Pourquoi nos décisions ne sont pas si logiques qu’on le croit… et comment les modèles économiques tentent de faire la paix avec l’humain.
📩 Bonne lecture et à la semaine prochaine pour un nouveau numéro !
Temps de lecture : 7 min
Evolution des marchés
Maroc
Valeur
YTD

MASI
18 998,71
+28,60%

MONIA
2,208%
-11,64%

OPCVM ACTIONS
76,06
+28,31%

OPCVM DIVERSIFIÉS
99,84
+14,39%

OPCVM MONÉTAIRES
104,75
+1,43%

OPCVM OCT
115,54
+1,89%

OPCVM OMLT
362,85
+4,95%

USD/MAD
8,9943
-11,28%

EUR/MAD
10,516
+1,10%
International
Valeur
YTD

S&P 500
6 258,1
+6,57%

NASDAQ 100
22 817,08
+8,65%

DOW 30
44 283,50
+4,45%

DAX
24 255,31
+21,13%

FTSE 100
8 937,9
+8,73%

CAC 40
7 902,250
+6,88%

NIKKEI 225
39 569,68
+0,67%

BITCOIN
116 997
+25,04%
Actualités
Maroc
📉 Retraites : le signal d’alarme reste allumé. Malgré un léger mieux grâce aux hausses salariales issues du dialogue social d’avril 2024, les régimes de retraite publics marocains restent structurellement déséquilibrés. Selon le CCSRS (réuni le 7 juillet chez BAM), leur viabilité de long terme n’a pas progressé. Une réforme systémique à deux pôles devient urgente pour éviter la rupture, via une tarification équilibrée et la résorption des engagements non couverts, précise le Comité dans ses conclusions.
📈 Croissance oui, mais prudente ! Le HCP prévoit une croissance de 4,4 % pour le T3-2025, portée par la demande intérieure et une activité non agricole dynamique (+4,2 %). Mais l’élan pourrait être freiné par les tensions tarifaires US-UE et le ralentissement européen. Inflation maîtrisée (1,1 %), reprise agroalimentaire et baisse possible du pétrole offrent un contrepoids, mais les incertitudes, notamment climatiques, persistent.
💼 19 milliards en mission. Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I) a sélectionné 14 sociétés pour gérer des fonds sectoriels et thématiques, avec 19 milliards de DH mobilisés (dont 4,5 du FM6I), selon un communiqué officiel. Objectifs : muscler les fonds propres des entreprises, booster l’investissement et l’emploi durable. Les secteurs clés – industrie, agro, tourisme, transport – sont couverts.
🌍 Le Maroc séduit en masse ! Avec 8,9 millions de visiteurs au 1er semestre 2025, le tourisme marocain bondit de 19 %, selon le ministère du Tourisme. Mention spéciale à juin : 1,7 million d’arrivées (+11 %), un record historique ! Cette dynamique confirme le Royaume comme destination phare, bien lancé pour une saison estivale explosive. Soleil, souks et succès : le cocktail marocain fait toujours recette.
International
🧨 Trump relance la guerre douanière. Donald Trump frappe encore : 30 % de droits de douane sur les produits de l’UE et du Mexique dès le 1er août, selon ses annonces sur Truth Social. L’UE dénonce une atteinte aux chaînes d’approvisionnement transatlantiques, mais reste ouverte aux négociations. La Commission européenne promet des contre-mesures si nécessaire. Un climat commercial de plus en plus électrique, où la diplomatie tente de suivre le rythme des tweets présidentiels.
🚀 La SEC ouvre grand les vannes aux crypto-ETFs. Sous la houlette du pro-crypto Paul Atkins, la SEC amorce un virage historique en assouplissant l’accès aux ETFs adossés à Solana, XRP, voire au memecoin $TRUMP. Cette « bénédiction implicite », selon Fortune, accélère les candidatures et pourrait transformer les marchés. Mais attention : transparence renforcée exigée, ce qui avantage les géants. Un tournant majeur pour la DeFi, et peut-être l’aube d’un écosystème crypto plus institutionnalisé.
📉BCE : Le seuil de la détente monétaire reste très haut. Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, refroidit les espoirs de baisse des taux : « La barre est très haute », déclare-t-elle à Econostream. Avec une inflation proche de 2 % et une économie résiliente, la politique monétaire actuelle est jugée adéquate. Une nouvelle baisse ? Seulement en cas de dérapage majeur. En attendant, l’euro fort est vu comme un signe de confiance… pas une menace.
🚨 Crypto à Malte : L’ESMA hausse le ton. L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) épingle la MFSA maltaise pour avoir délivré trop rapidement des licences MiCA à des acteurs crypto comme OKX ou Bitpanda. Selon l’ESMA, des lacunes réglementaires n’auraient pas été traitées avant validation. Résultat : Malte risque d’en payer le prix en crédibilité. Le message est clair pour tout le secteur : la MiCA, ce n’est pas du crypto-laxisme, c’est du sérieux.
A la loupe
🧠 Froids calculateurs ou humains raisonnables ?
Ce que les modèles économiques oublient sur nos décisions
Pendant longtemps, les modèles économiques ont imaginé les individus parfaitement rationnels : informés, logiques, capables de toujours choisir la meilleure option. Mais dans la réalité nos décisions sont influencées par le temps, l’incertitude, l’intuition… et nos limites cognitives. C’est là que se joue le débat entre rationalité illimitée, idéale mais théorique, et rationalité limitée, ancrée dans la complexité humaine.
🧭 Rationalité
La rationalité désigne ce qui est conforme à la raison, logique et structuré. Un individu est dit rationnel s’il poursuit des objectifs cohérents avec des moyens appropriés (Allais, 1953). Cette hypothèse est la base des modèles analysant les comportements économiques, en liant pensée et action.
Mais sur quels critères juge-t-on qu’une décision est rationnelle ? Quelle logique ou connaissance l’oriente ? Ces questions ont donné naissance à deux grands courants de pensée : la rationalité illimitée, fondement des modèles classiques, et la rationalité limitée, plus fidèle à la complexité du réel.
📐 La rationalité illimitée : une vision idéale… mais irréaliste ?
La rationalité illimitée, pilier du modèle néoclassique, décrit un investisseur semblable au « Dieu leibnizien » : omniscient, logique et capable de choisir la meilleure option possible.
Dans ce cadre, les individus sont parfaitement informés, mus uniquement par leur intérêt personnel, et capables de résoudre tout problème par un raisonnement déductif.
Cette vision repose sur trois environnements :
– Objectif : les états du monde sont prédéfinis,
– Subjectif : l’individu connaît tous les résultats possibles et agit selon des préférences fixes,
– Interne : ses capacités cognitives sont illimitées.
Mais cette représentation ultra-rationnelle a été vivement critiquée pour son manque de réalisme. Elle néglige les limites cognitives, émotionnelles et informationnelles bien réelles des investisseurs. C’est en réponse à ces critiques qu’est née une conception plus nuancée : la rationalité limitée, qui reconnaît l’humain derrière les décisions.
🔍 La rationalité limitée : une rationalité humaine face à l’incertitude
Contrairement à la rationalité illimitée, la rationalité limitée part d’un constat plus réaliste : les individus ne disposent ni d’une connaissance parfaite de l’avenir, ni de capacités cognitives infinies. Introduite par Herbert Simon, cette approche reconnaît que l’environnement de décision est incertain, changeant, et que l’individu agit avec une information partielle et des ressources mentales limitées.
Ainsi, la décision ne vise pas nécessairement l’optimal, mais le « satisfaisant » (concept de satisficing). L’individu cherche une solution jugée suffisamment bonne selon ses objectifs, ses préférences et le contexte.
Cette rationalité s’appuie donc sur des procédures de choix, et non sur un calcul froid et parfait. Elle est contextuelle, subjective et adaptative.
Simon distingue aussi les décisions automatiques prises en routine (simples stimuli) des décisions complexes, qui mobilisent une réflexion plus profonde. Cette vision est aujourd’hui renforcée par les travaux de Kahneman sur les systèmes 1 (rapide) et 2 (lent) de raisonnement.
Enfin, on peut dire que la rationalité humaine est imparfaite, mais structurée.
💬 Et vous, dans vos décisions d’investissement : êtes-vous plutôt stratège méthodique et infaillible… ou tout simplement humain ?

Quiz
1️⃣ Selon la rationalité limitée, pourquoi l’investisseur ne prend-il pas toujours la meilleure décision ?
a. Parce qu’il préfère suivre les autres
b. Parce qu’il manque parfois d’informations et de temps
c. Parce qu’il n’aime pas les chiffres
2️⃣ Dans le modèle de la rationalité limitée de Herbert Simon, que signifie le concept de satisficing ?
a. Choisir systématiquement la meilleure solution possible
b. Opter pour une solution suffisamment bonne selon ses critères
c. Agir en suivant son intuition uniquement
3️⃣ Lequel des éléments suivants ne fait pas partie des hypothèses de la rationalité illimitée ?
a. Préférences individuelles fixes
b. Capacité cognitive illimitée
c. Décision influencée par les émotions
Réponses
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